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— Oh ! s’écria le prêtre avec explosion, à genoux et remerciez Dieu ! Consolez-vous, pauvre mère ! votre fils existe.

Elle se redressa comme mue par un ressort et tomba à deux genoux en sanglotant et en tendant les bras vers celui qui, comme le Rédempteur à la mère de Lazare, lui avait annoncé la résurrection de son fils.

Mais c’en était trop pour elle ; cette mère, si forte contre la douleur, ne put résister à la joie : elle s’évanouit.

Le père Séraphin s’élança vers elle et la rappela à la vie.

Nous ne décrirons pas la scène qui suivit.

Huit jours plus tard, le missionnaire et la mère du chasseur s’embarquaient pour l’Amérique.

Pendant la traversée, le père Séraphin raconta dans les plus grands détails à sa compagne ce qui était arrivé à son fils pendant sa longue absence, les causes de son silence et le souvenir sacré et toujours vif qu’il avait gardé d’elle.

La pauvre mère écoutait, rayonnante de bonheur, ces récits qu’elle faisait sans cesse recommencer, car elle ne se lassait pas d’entendre parler de son fils.

Ils arrivèrent à Galveston.

Le missionnaire, redoutant avec raison pour elle les fatigues d’un voyage dans le désert, voulut l’engager à rester dans cette ville pour y attendre son fils.

À cette proposition, la mère secoua la tête.

— Non, dit-elle résolument, je ne suis pas venue jusqu’ici pour m’arrêter ; je veux passer auprès de lui les quelques jours qui me restent à vivre ; j’ai as-