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remettant la flèche et lui montrant d’un geste un papier roulé autour du bois un peu au-dessus des plumes dont les Apaches garnissent cette arme.

— En effet, reprit Valentin en détachant le papier pendant que Curumilla prenait un tison allumé pour lui servir de fanal et le levait à la hauteur des yeux.

— Hum ! murmura don Pablo, cette façon de correspondre me semble assez louche.

— Nous allons savoir à quoi nous en tenir, répondit le chasseur.

Il déplia le papier sur lequel quelques lignes étaient écrites en espagnol avec une substance bleuâtre.

Voilà ce que contenait cette lettre :

« Les Faces Pâles sont perdues ; les tribus indiennes levées en masse, aidées par les pirates des prairies, les cernent de tous les côtés. Les blancs n’ont de secours à attendre de personne. L’Unicorne est trop loin et le Blood’s Son trop occupé à se défendre lui-même pour avoir le temps de songer à eux. Don Pablo de Zarate peut, s’il le veut, échapper à la mort qui le menace et sauver ceux qui lui sont chers. Son sort est entre ses mains. Aussitôt après la réception de cet avis, qu’il quitte son campement et se rende seul à la colline de l’Elk, il y rencontrera une personne qui lui fournira les moyens qu’il chercherait en vain autre part ; cette personne attendra don Pablo de Zarate jusqu’au lever du soleil. Elle le supplie de ne pas négliger cet avertissement ; demain il serait trop tard pour le sauver, il succomberait infailliblement dans une lutte insensée.

« Un ami. »

À la lecture de cette étrange missive, le jeune