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— Procédons par ordre. Vous savez, mon ami, pourquoi j’avais quitté Guetzalli ?

— Parfaitement, Eh bien, avez-vous réussi ?

— Comme je m’y attendais. Grâce à certaines lettres dont j’étais porteur et surtout grâce à votre bienveillante recommandation, le général Marcos a été charmant pour moi. La réception qu’il a bien voulu me faire a été des plus affectueuses ; bref, il m’a donné carte blanche, m’autorisant à lever non-seulement cent cinquante hommes, mais même le double si je le jugeais nécessaire.

— Oh ! oh ! c’est magnifique, cela.

— N’est-ce pas ? Il m’a dit de plus que dans une guerre comme celle que j’allais entreprendre, car ma chasse aux Apaches est une véritable guerre, il me laissait libre d’agir à ma guise, ratifiant d’avance tout ce que je ferais, persuadé, ajouta-t-il, que ce serait toujours pour l’intérêt et la gloire du Mexique.

— Allons ! je suis heureux de ce résultat. Maintenant, quelles sont vos intentions ?

— Je suis résolu d’abord, en vous quittant, de me rendre à Guetzalli, dont je suis absent depuis près de trois semaines. J’ai besoin de revoir ma colonie, afin de voir si tout marche à mon gré et si mes hommes sont heureux. D’un autre côté, je ne serais pas fâché, avant que de m’éloigner peut-être pour longtemps avec la plus grande partie des forces dont je dispose, de mettre mes colons à l’abri d’un coup de main en faisant exécuter autour de la concession certains ouvrages en terre suffisants pour repousser un assaut des sauvages. Ceci est d’autant plus important que