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connaissez l’homme qui m’a servi d’introducteur auprès de vous, votre confiance lui était acquise ; la médaille qu’il m’a donnée et que voilà vous prouve qu’il répond entièrement de moi : voulez-vous à votre tour vous fier à moi comme lui s’y est fié ? Sans vous je ne puis rien faire. J’attends votre réponse.

Il se tut.

Les assistants commencèrent alors à discuter vivement entre eux, bien qu’à voix basse, pendant assez longtemps ; enfin le silence se rétablit, un homme se leva.

— Monsieur le comte Gaétan de Lhorailles, dit-il, nos frères me chargent de vous répondre en leur nom. Vous vous êtes présenté à nous appuyé par la recommandation d’un homme dans lequel nous avons la plus entière confiance ; votre conduite nous a semblé confirmer de tous points cette recommandation ; les cent cinquante hommes que vous demandez sont prêts à vous suivre n’importe où vous les conduirez, persuadés qu’ils ne peuvent que gagner à seconder vos projets. Moi, Diego Léon, je m’inscris en tête de la liste.

— Et moi !

— Et moi !

— Et moi !

S’écrièrent à l’envi les Dauph’yeers.

Le comte fit un signe, le silence se rétablit.

— Frères, je vous remercie, dit-il. C’est à Valparaiso que reste le noyau de notre association, c’est à Valparaiso que je prendrai, quand il le faudra, les hommes résolus dont j’aurai besoin par la suite. Aujourd’hui, cent cinquante hommes me suffisent. Si mes projets réussissent, qui sait ce que nous réserve l’avenir ? J’ai écrit de ma main une charte-partie dont