maison vous appartient, vous pouvez en disposer à votre gré.
Pendant cet échange de compliments, les étrangers étaient parvenus à se frayer un chemin au milieu de la foule : ils avaient traversé la salle et avaient à grand’peine réussi à s’asseoir dans un coin devant une table sur laquelle l’hôte avait lui-même placé du pulque, du mezcal, du chinguirito, du refino de Catalogne et du vin de Xérès.
— Caramba ! señor Huesped, s’écria en riant celui qu’à plusieurs reprises déjà on avait nommé Belhumeur, vous êtes généreux aujourd’hui.
— Ne voyez-vous pas que j’ai un angelito, répondit l’autre gravement.
— Ainsi, votre fils Pedrito…
— Il est mort ! je tâche de bien recevoir mes amis, afin de mieux fêter l’entrée au ciel de mon pauvre enfant, qui, n’ayant jamais péché, est un ange auprès de Dieu !
— C’est très-juste, fit Belhumeur, en trinquant avec ce père si peu désolé.
Celui-ci vida d’un trait son gobelet de refino et s’éloigna.
Les étrangers, accoutumés déjà à l’atmosphère dans laquelle ils se trouvaient, jetèrent alors un regard autour d’eux.
La salle de la pulqueria offrait un aspect des plus curieux.
Au milieu, une dizaine d’individus à mines patibulaires, couverts de haillons et armés jusqu’aux dents, jouaient avec fureur au monté. Particularité assez étrange, mais qui cependant ne semblait étonner aucun des honorables joueurs, un long poi-