de laquelle se trouvait le gouffre dont nous avons parlé plus haut.
C’était sur le bord du gouffre que les deux hommes, l’œil étincelant, la poitrine oppressée, les lèvres serrées par la rage, redoublaient d’efforts.
Tout à coup plusieurs coups de feu retentirent, et le cri de guerre des Comanches éclata comme la foudre.
L’Ours-Noir lâcha don Martial, se releva d’un bond et s’élança sur doña Anita.
La jeune filles en proie à une terreur indicible, repoussa le sauvage par un effort suprême.
Celui-ci, déjà blessé par les pistolets du Tigrero, recula en chancelant, et arriva sur le bord du gouffre, où il perdit l’équilibre. Il se sentit tomber ; par un geste instinctif, il étendit les bras, s’accrocha à don Martial, qui se relevait à demi étourdi encore de la lutte qu’il avait soutenue, le fit chanceler à son tour, et tous deux roulèrent au fond du gouffre en poussant un cri horrible.
Doña Anita s’élança ; elle était perdue.
Soudain, elle se sentit enlevée par une main vigoureuse et rapidement entraînée en arrière. Elle s’évanouit.
Les Comanches étaient arrivés trop tard.
Des sept personnes qui composaient la petite troupe cinq avaient été tuées. Un peon gravement blessé et doña Anita survivaient seuls.
La jeune fille aviat été sauvée par Belhumeur.
Lorqu’elle r’ouvrit les yeux, elle sourit doucement, et d’une voix d’enfant, mélodieuse comme un chant d’oiseau, elle commença à chanter une seguedilla mexicaine.