toujours la réussite d’un projet audacieux et presque irréalisable ; puis il remonta sur le sommet de la colline.
Il réunit les chevaux et les mules au moyen de sa reata et descendit dans la plaine ; il se dirigea vers la forêt, s’engagea dans la sente que précédemment il avait découverte.
Le sentier était étroit, les chevaux ne purent passer que l’un après l’autre et encore avec des difficultés extrêmes ; enfin il parvint à atteindre une espèce de clairière où il abandonna les pauvres bêtes en leur laissant toute la provision de fourrage qui lui restait et qu’il avait eu la précaution de charger sur les mules.
Don Martial savait fort bien que les chevaux ne s’éloigneraient que fort peu de l’endroit où il les abandonnait, et que lorsqu’il en aurait besoin il lui serait facile de les retrouver.
Ces diverses occupations avaient pris beaucoup de temps ; la journée était déjà très-avancée, lorsque le Tigrero quitta définitivement la forêt.
Le soleil, très-bas à l’horizon, apparaissait comme un immense globe de feu presque au niveau du sol. L’ombre des arbres s’allongeait démesurément ; la brise du soir commençait à se lever, déjà quelques cris rauques sortant par intervalles des profondeurs de la forêt annonçaient le réveil prochain des bêtes fauves, ces hôtes du désert qui pendant la nuit en sont les rois absolus.
Arrivé sur le sommet de la colline, avant de se retirer à son tour dans la grotte, aux dernières lueurs du soleil mourant don Martial inspecta l’horizon.