intéressantes, il disait avoir découvert une piste de visages pâles, et que parmi ces visages pâles se trouvait une femme.
— Caspita ! s’écria l’haciendero avec effroi, êtes-vous bien sûr de cela, don Martial ?
— D’autant plus sûr que j’entendis le chef répondre ceci : écoutez bien, don Sylva.
— J’écoute, j’écoute, mon ami, continuez.
— « Au lever du soleil, nous nous lancerons à la poursuite des visages pâles ; la hutte du chef est vide, il lui faut une femme blanche pour la remplir. »
— Caramba !
— Oui. Alors, trouvant que j’en avais appris assez sur l’expédition que méditaient les Peaux-Rouges, je me suis échappé et j’ai regagné notre camp aussi vite que possible. Vous savez le reste.
— Oh ! oh ! répondit don Sylva avec une véritable effusion, oui, je sais le reste, don Martial, et je vous remercie bien sincèrement, non-seulement de l’intelligence que vous avez déployée dans cette occasion, mais encore du dévouement avec lequel, sans vous laisser rebuter par notre folle inertie, vous nous avez obligés à vous suivre.
— Je n’ai rien fait que je ne dusse faire, don Sylva. Ne vous ai-je pas juré de vous être dévoué ?
— Oui, mon ami, et vous tenez noblement votre serment.
Depuis que l’haciendero connaissait don Martial, c’était la première fois qu’il causait réellement cœur à cœur avec lui, et lui donnait le titre d’ami. Le Tigrero fut touché de cette expression qui lui alla à l’âme, et si jusque là il avait conservé quelques préventions contre don Sylva, elles s’éteignirent