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Don Martial, après sa courte conversation avec Cucharès, s’occupa de trouver des chevaux.

Deux heures plus tard il était de retour ; non-seulement il amenait d’excellentes montures, mais encore il avait embauché deux peones ou soi-disant tels, pour servir d’escorte.

L’haciendero comprit toute la délicatesse du procédé de don Martial, et bien que la tournure et l’air de ses défenseurs ne fussent pas complètement orthodoxes, il remercia chaleureusement le Tigrero de la peine qu’il s’était donnée pour satisfaire ses désirs, et rassuré sur les éventualités du voyage, il déjeuna de bon appétit d’un quartier de daim, arrosé de pulqué, que don Martial s’était procuré, puis, lorsque le repas fut terminé, la petite troupe, bien armée, se mit résolument en route dans la direction de la colonie de Guetzalli, où don Sylva comptait, si rien ne venait contrarier ses calculs, arriver sous trois jours.



XIX

Dans la Prairie.

La frontière mexicaine jusqu’aux anciennes missions des jésuites, aujourd’hui abandonnées et tombant en ruines, forme la lisière de la grande prairie du Rio-Gila ou de l’Apacheria, qui s’étend jusqu’au sinistre désert del Norte.

Dans cette partie de la prairie, la nature étale avec coquetterie cette surabondance de sève et cette ri-