Page:Aimard - La Grande flibuste, 1862.djvu/276

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

donnait la terreur causée aux assaillants par l’envoi du baril, les aventuriers, sur l’ordre du capataz, firent volte-face et se précipitèrent au pas de course sur les Apaches de la Petite-Panthère qui ne se trouvaient plus qu’à quelques mètres d’eux et arrivaient en renversant tout sur leur passage et en faisant tournoyer leurs terribles casse-têtes.

Le lieu n’était pas propice pour les Indiens, qui, resserrés dans une espèce d’étroit boyau, ne pouvaient faire convenablement manœuvrer leurs chevaux.

La Petite-Panthère et les Apaches s’élancèrent en rugissant.

Les Français, aussi braves et aussi adroits que leurs adversaires, attendirent intrépidement, la baïonnette croisée, le choc de cette terrible avalanche qui tombait sur eux avec une rapidité vertigineuse.

Les Peaux-Rouges furent culbutés. Alors la déroute commença ; les Apaches se mirent à fuir dans toutes les directions.

Le comte les fit poursuivre par quelques peones.

Vers le soir, ceux-ci revinrent.

Les Apaches s’étaient ralliés, et ils étaient entrés dans le désert.

Le comte, bien que satisfait de la victoire qu’il avait remportée, car la perte de l’ennemi était immense, ne la considérait cependant pas comme décisive, puisque l’Ours-Noir lui avait échappé et qu’il n’avait pu retrouver ceux qu’il avait juré de sauver.

Il donna l’ordre à sa cuadrilla — troupe — de se préparer à marcher en avant, et commanda de