laient comme s’ils n’eussent plus eu lintention de pousser plus loin, et bâtissaient des villes.
Après tant de siècles écoulés, lorsque leurs fondateurs ont à jamais disparu de la surface du globe, les ruines imposantes de ces villes disséminées sur un espace de plus de mille lieues font encore aujourd’hui l’admiration des voyageurs assez hardis pour braver des dangers sans nombre afin de les contempler.
La plus singulière de ces ruines est, sans contredit, celle qui est connue sous le nom de Casa-Grande de Moctecuzoma, qui s’élève à deux kilomètres environ des rives fangeuses du rio Gila, dans une plaine inculte et inhabitée, sur la lisière du terrible désert de sable nommé le Del-Norte.
Le site où est bâtie cette maison est plat de tous côtés.
Les ruines qui formaient la ville s’étendent à plus de quatre kilomètres vers le midi ; dans les autres directions, tout le terrain est semé de morceaux de vases de toutes sortes, pots, assiettes, etc. ; beaucoup de ces débris sont peints de diverses couleurs, soit en blanc ou en bleu, en jaune ou en rouge, ce qui, entre parenthèse, est un signe évident que non-seulement cette ville était importante, mais encore habitée par des Indiens autres que ceux qui rôdent actuellement dans cette contrée, puisque ceux-ci ignorent complètement l’art de confectionner ces poteries.
La maison est un carré long parfaitement orienté aux quatre vents cardinaux.
Tout autour sont des murs qui indiquent une enceinte renfermant non-seulement cette maison, mais