vouac auprès de ses nouveaux amis, auxquels don Luis le présenta.
La première personne que Blas aperçut fut don Martial le Tigrero.
À sa vue, il ne put retenir un mouvement de surprise.
— Caspita ! s’écria-t-il en éclatant de rire, la rencontre est singulière.
— Comment cela ? demanda le Mexicain assez contrarié de cette reconnaissance, sur laquelle il ne comptait pas, car il ne se croyait pas connu du capataz.
— N’êtes-vous pas don Martial Asuzena le Tigrero ? continua Blas Vasquez.
— En effet, répondit don Martial de plus en plus inquiet.
— Ma foi ! il m’aurait été assez difficile de vous rencontrer à Guaymas, et, certes, je ne m’attendais pas à vous trouver ici.
— Expliquez-vous, je vous prie ; je ne comprends rien à vos paroles.
— Je suis chargé d’une commission pour vous de la part de ma jeune maîtresse.
— Que voulez-vous dire ? s’écria le Tigrero, dont le cœur palpitait.
— Ce que je dis, pas autre chose ; doña Anita veut vous acheter, à ce qu’il paraît, deux peaux de jaguars.
— À moi ?
— Parfaitement.
Don Martial le regardait d’un air tellement effaré que le capataz se remit à rire de plus belle ; ce rire réveilla le jeune homme, il lui fit soupçonner que tout cela cachait un mystère, et que s’il continuait à paraître ainsi étonné, il éveillerait des soupçons