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— Vous désiriez faire une observation, demanda le comte.

— Depuis bien longtemps j’habite en Amérique ; j’ai vécu au désert, je connais les Indiens avec lesquels j’ai appris à lutter de ruses. Si vous me le permettez, je vous donnerai quelques conseils qui, je le crois, pourront vous être utiles dans les circonstances présentes.

— Pardieu ! s’écria le comte, parlez-nous, cher compatriote, vos conseils seront fort avantageux pour nous, j’en suis convaincu.

En ce moment, don Sylva entra dans la salle.

— Eh ! continua le comte, venez, mon ami, nous avons grand besoin de vous ; votre connaissance des mœurs indiennes nous sera d’un grand secours.

— Que se passe-t-il donc ? demanda l’haciendero en saluant courtoisement à la ronde.

— Il se passe que nous sommes menacés d’une attaque des Apaches.

— Oh ! oh ! ceci est grave, mon ami ; que comptez-vous faire ?

— Je ne le sais encore. J’avais donné l’ordre à don Martin, mon lieutenant, de faire une battue aux environs, mais monsieur, qui est un de mes compatriotes, et que j’ai l’honneur de vous présenter, semble être d’un avis contraire.

— Le caballero a raison, répondit le Mexicain en s’inclinant devant don Luis ; mais d’abord êtes-vous certain de cette attaque ?

— Monsieur est venu exprès pour m’avertir.

— Alors il n’y a plus de doutes à conserver : il faut au plus vite prendre les dispositions nécessaires. Quelle est l’opinion du caballero ?