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— Fort bien, mais pour cela encore faut-il que je connaisse l’endroit.

— Que mon frère ne s’occupe pas de cela. En quittant la grande hutte, je serai près de lui.

— Alors, tout va bien. Au revoir.

Louis sella son cheval et s’éloigna au galop dans la direction de l’hacienda, éloignée de deux à trois portées de fusil au plus de l’endroit où il se trouvait.

Le comte de Lhorailles se promenait d’un air soucieux dans la salle basse qui servait de vestibule au corps de logis principal de l’hacienda.

Malgré lui, sa rencontre avec le Mexicain le préoccupait vivement ; il désirait avoir avec doña Anita, devant son père, une explication franche, qui dissipât ses doutes ou du moins lui donnât la clef du mystère qui l’enveloppait.

Une autre circonstance assombrissait encore son humeur et redoublait ses inquiétudes.

Au point du jour, Diego Léon, un de ses lieutenants, lui avait annoncé que le guide indien amené par lui la veille avait disparu pendant la nuit sans laisser de traces.

La position devenait grave : la lune du Mexique approchait ; ce guide était évidemment un espion indien chargé de s’assurer de la force de l’hacienda et des moyens de la surprendre.

Les Apaches et les Comanches ne devaient pas être loin, peut-être se tenaient-ils déjà aux aguets dans les hautes herbes de la prairie, attendant le moment favorable pour fondre sur leurs implacables ennemis.