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furent assaillis les malheureux émigrants dès le premier pas qu’ils firent sur cette terre, où ils s’étaient figuré n’avoir qu’à se baisser pour ramasser l’or ; ainsi que l’on dit vulgairement, à pleines mains.

C’est à Guaymas, six mois après la découverte des placeres, que nous prions le lecteur de nous suivre.

Déjà, dans un précédent ouvrage, nous avons parlé de la Sonora[1] ; mais comme l’histoire que nous nous proposons de narrer se passe tout entière dans cette province éloignée du Mexique, nous compléterons la description que nous n’avons alors que légèrement esquissée.

Le Mexique est sans contredit le plus beau pays du monde, tous les climats s’y trouvent réunis. Sa superficie actuelle est immense ; elle n’a pas moins de 575,080 kilomètres. Malheureusement sa population, loin d’être en rapport avec son territoire, ne s’élève à peine qu’à 7,200,000 habitants, parmi lesquels s’en trouvent près de 6,000,000 appartenant aux races indiennes ou mélangées.

La confédération mexicaine comprend le district fédéral de Mexico, vingt et un États et trois territoires ou provinces n’ayant pas d’administration intérieure indépendante.

Nous ne dirons rien du gouvernement, par la raison toute simple que jusqu’à présent l’état normal de cette magnifique et malheureuse contrée a toujours été l’anarchie.

Cependant le Mexique semble être une république fédérative, au moins de nom, bien que le seul et véritable pouvoir reconnu soit le sabre.

  1. Les Trappeurs de l’Arkansas, 1 vol. in-12, Amyot, éditeur.