trois jours ; le village de ma tribu est entre le Gila et Guetzalli.
— Est-ce que tu connais Guetzalli ?
L’Indien haussa les épaules avec dédain.
— Les Peaux-Rouges connaissent tous les territoires de chasse du Gila, dit-il.
En ce moment la caravane rejoignit les deux interlocuteurs.
— Eh bien, Blaz, demanda don Sylva, qui est cet homme ?
— Un Indien hiaqui ; après avoir gagné une petite somme au Puerto, il retourne à son village.
— Peut-il nous être utile ?
— Je le crois. Sa tribu, dit-il, est campée entre le Gila et la colonie de Guetzalli.
— Ah ! ah ! fit le comte en s’approchant, appartiendrait-il à la tribu du Cheval-Blanc ?
— Oui, dit l’Indien.
— Oh ! alors je réponds de cet homme, fit vivement le comte, ces Indiens sont très-doux, ce sont de pauvres diables fort misérables, ils meurent à peu près de faim, souvent je les emploie dans l’hacienda.
— Écoute, reprit don Sylva en frappant amicalement sur l’épaule du Peau-Rouge, nous nous rendons à Guetzalli.
— Bien.
— Il nous faut un guide fidèle et dévoué.
— Le Tiburon est pauvre, il n’a qu’un âne bien faible pour qu’il puisse marcher aussi vite que ses frères pâles.
— Que cela ne t’embarrasse pas, ajouta l’haciendero : je vais te donner un cheval comme jamais tu