— Oh ! c’est bien facile à comprendre, allez, seigneurie.
— Tu trouves, mon garçon ? Eh bien, alors, tu vas me l’expliquer n’est-ce pas ?
— Je ne demande pas mieux. Tenez, dit-il, en désignant le point où se trouvait allumé le premier feu, cette colline est le Cerro del Gigante.
— En effet.
— Et celle-ci, continua le capataz en désignant le second feu, est le Cerro de San Xavier.
— Je crois que oui.
— Moi, j’en suis sûr.
— Eh bien ?
— Eh bien, comme il est prouvé qu’un feu ne peut pas s’allumer tout seul, et que par une chaleur de quarante degrés l’on ne s’amuse pas à allumer un brasier sur une montagne…
— Tu conclus de cela ?
— Je conclus que ces feux ont été allumés par des voleurs ou des Indiens qui ont eu vent de notre départ.
— Tiens ! tiens ! tiens ! c’est plein de logique, ce que tu dis-là, mon ami ; continue ton explication, elle m’intéresse au dernier point.
Le capataz ou majordome de don Sylva était un grand gaillard d’une quarantaine d’années, taillé en Hercule, dévoué corps et âme à son maître, qui avait en lui la plus grande confiance. Aux paroles bienveillantes de l’haciendero, le digne homme s’inclina avec un sourire de satisfaction.
— Oh ! maintenant, fit-il, je n’ai pas grand’chose à dire, sinon que par ce signal les ladrones quelconques qui nous surveillent savent que don Sylva