Page:Aimard - La Fièvre d’or, 1860.djvu/33

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
26
LA FIÈVRE D’OR.

— Quel nom ?

— El Buitre (le Vautour).

— Hum, c’est tout.

— Oui.

— Cela ne m’apprend pas grand chose ; mais comment avez-vous appris ces nouvelles ? L’hôtelier ne vous a pas pris pour confident, je suppose ?

— Non, pas le moins du monde ; je suis devenu son confident malgré lui, de la manière la plus naturelle : mon cuarto est au dessus de son logement, je l’ai entendu ouvrir une fenêtre, et j’ai écouté.

— Oui, mais malheureusement vous n’avez rien entendu.

— Si, un nom.

— Mais un nom qui n’a aucune signification pour nous.

— Au contraire, elle en a une énorme.

— Comment cela ?

— Le fameux chef de salteadores, dont la cuadrilla (bande) désole toute la province depuis un an, se nomme El Buitre ; comprenez-vous maintenant ?

— Corps du Christ ! s’écria le colonel en se levant précipitamment, je le crois bien, que je comprends !



III

LES GENTILSHOMMES DE GRANDE ROUTE.


Nous abandonnerons provisoirement le meson de San-Juan pour nous transporter à deux lieues plus