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LA FIÈVRE D’OR.

chissant que cet homme, auquel il n’avait fait aucun mal n’avait pas de raison d’être son ennemi, il se décida à se lever ; toutefois, par prudence, il s’arma de l’un de ses pistolets, qu’en se couchant il avait déposés près de lui, en cas d’alerte, et il alla ouvrir.

L’inconnu entra vivement et referma la porte derrière lui.

— Parlons bas, dit rapidement l’inconnu. Écoutez-moi ; l’hôtelier machine quelque chose contre vous.

— Je m’en doute, répondit le colonel, qui, tout en parlant, avait allumé le candil ; mais, quoi qu’il fasse, je suis hors de son atteinte, et le drôle se brisera contre moi.

— Qui sait ? fit l’étranger.

— Enfin, vous savez quelque chose de positif. Est-ce dans l’intérieur de cette maison que j’ai quelque complot à redouter ?

— Je ne le crois pas.

— Dites-moi ce que vous avez découvert, alors.

— C’est ce que je vais faire. Mais d’abord, comme je vous suis parfaitement inconnu, laissez-moi vous dire mon nom.

— À quoi bon ?

— On ne sait pas ce qui peut arriver dans ce monde ; il est utile d’être à même de distinguer ses amis de ses ennemis.

— Parlez, je vous écoute.

— Sauf mon nom, vous m’avez presque deviné ! Sous mon apparence famélique, je cache une certaine valeur monétaire : Je me nomme don Cornelio Mendoza ; je suis étudiant. J’avais à Guadalajara