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LA FIÈVRE D’OR.

— Moi-même. Puis, lorsque tout fut conclu, rappelez-vous encore que je fus le premier actionnaire qui donna sa signature et déposa les fonds.

— Tout cela est parfaitement juste ; voilà ce qui rend pour moi d’autant plus incompréhensible la position étrange dans laquelle on m’a placé.

— Comment cela ?

— Pardonnez-moi, général, la franchise avec laquelle je m’exprime.

— Allez toujours, comte ; nous sommes ici pour nous dire la vérité.

— C’est qu’en vérité, depuis mon arrivée à Guaymas, votre conduite a été pour moi inexplicable.

— Vous plaisantez ; moi, je la trouve toute naturelle.

— Pourtant il me semble…

— Voyons, que trouvez-vous donc d’extraordinaire dans ma manière d’agir ?

— Mais… tout !

— Précisez.

— C’est ce que je vais faire.

— Voyons.

— Faut-il prendre les faits dès le commencement ?

— Certes.

— Fort bien. Vous savez, puisque vous avez le double de mon traité, qu’il y est dit que je ne demeurai à Guaymas que le temps strictement nécessaire pour donner le temps à la société d’indiquer les étapes et de préparer les vivres et les fourrages ?

— Parfaitement.

— Voici près de quinze jours que, sous différents