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LA FIÈVRE D’OR.

Puis elle se reprit : Ce n’est pas moi, général, ce sont ces dames.

— J’en suis persuadé, répondit galamment don Sebastian ; soyez donc assez bonne pour vous faire leur interprète auprès de moi ; que désirent-elles savoir ?

— Ce que c’est que les Ingleses ?

— Quels Ingleses ?

— Mais ceux qui ont débarqué à Guaymas.

— Ah ! très-bien !

— Vous nous le direz, n’est-ce pas, général, s’écrièrent-t-elles toutes à la fois.

— Si cela peut vous être agréable.

— Oh ! beaucoup, beaucoup.

— D’abord, ce ne sont pas des Anglais.

— Mais, cependant, puisqu’ils sont étrangers.

Le général sourit à cette naïve observation ; mais reconnaissant mentalement l’impossibilité de détruire une opinion aussi enracinée, il tourna la question.

— Ces hommes sont au nombre de deux cents et quelques.

— Tant que cela ? s’écrièrent deux ou trois jeunes filles avec un geste de frayeur.

— Mon Dieu, oui, tant que cela, señoritas ; mais rassurez-vous, vous n’aurez rien à redouter d’eux, ils sont bons, serviables, et leur chef, entre autres, est un parfait caballero.

— Mais pourquoi viennent-ils ici ?

— Ils venaient dans le but d’exploiter certaines mines.

— Pardon, mon père, observa doña Angela, qui avait attentivement écouté cet entretien à bâtons rompus, n’avez-vous pas dit ils venaient ?