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LA FIÈVRE D’OR.

homme d’action avant tout. Il comprenait que d’après la tournure que semblaient prendre les choses, il lui fallait agir vigoureusement et sans perdre une seconde, s’il ne voulait éprouver un échec irréparable.

Son plan était fait, il se prépara donc à le mettre à exécution sans retard.

Don Cornelio revint au moment où le comte, qui avait changé de costume, donnait un dernier coup d’œil à sa toilette.

— Déjà ! dit-il en apercevant l’Espagnol.

— J’ai trouvé la maison, elle n’est qu’à quelques pas d’ici.

— Tant mieux ; nous aurons moins de chemin à faire.

— Cinq minutes tout au plus.

— Le général Guerrero est-il au Pitic ?

— Il y est. Seulement je crois que vous feriez mieux de remettre votre visite à demain.

— Pourquoi donc cela ?

— Parce qu’il y a ce soir tertulia au palais.

Le comte se retourna.

— Qu’est-ce que cela fait ? dit-il.

— Dame, comme il vous plaira, señor ; mais peut-être ne savez-vous pas ce qu’on appelle une tertulia.

— Pas positivement, mais vous allez me l’expliquer, n’est-ce pas ?

— Rien de plus facile : une tertulia est une réunion, une fête, un bal, enfin.

— J’entends, et vous êtes sûr, don Cornelio, qu’il y a ce soir tertulia au palais du gouverneur ?

— Positivement sûr, seigneurie.

— Bravo ! voilà notre affaire.