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LA FIÈVRE D’OR.

les ténébreuses machinations des coquins qui veulent en faire leur dupe, nous ne tarderons pas à avoir du nouveau.

Après cet aparté, le chasseur prit de ce pas tranquille qui lui était habituel, le chemin de la caserne, où il arriva en quelques minutes, et où il trouva les aventuriers en proie à la plus grande effervescence, et encore sous le coup du départ de leur chef.




XIX

LE PITIC.


La distance n’est pas grande de Guaymas au Pitic ; le comte la franchit en quelques heures.

Le Pitic, ou Hermosillo, est une charmante ville fermée de murailles et entourée de jardins maraîchers d’un produit assez important.

Malheureusement la nuit était complétement tombée lorsque le comte y arriva, et il ne put jeter autour de lui qu’un coup-d’œil vague sur le paysage qui, entrevu à peine au milieu de l’obscurité, changeait entièrement d’aspect et avait pris une apparence triste et lugubre qui serra douloureusement le cœur de l’aventurier.

Le comte commençait à revenir beaucoup de ses premières illusions ; les mesquines taquineries dont il était l’objet lui faisaient maintenant voir l’avenir sous un tout autre jour ; il doutait déjà du succès d’une entreprise contre laquelle, dès son début, tant d’obstacles se soulevaient dans l’ombre.