temps de la promenade à travers la ville, d’autant plus, ajouta le comte, que les Français étaient catholiques, et qu’ils saisiraient avec empressement l’occasion de manifester leur ferveur pour leur religion révérée.
Les magistrats ayant enfin obtenu tout ce qu’ils désiraient, prirent congé du comte avec de grandes démonstrations de gratitude et de respect.
Don Luis respira ; la séance avait été longue. Cependant tout n’était pas fini encore ; le comte s’en aperçut bientôt.
Don Antonio et son inséparable ami, le colonel Florès, ne voulaient pas aussi facilement lâcher prise, ils ne consentirent enfin à se retirer qu’après que le comte leur eut promis d’assister le soir même, avec tous ses officiers, à un banquet que don Antonio avait préparé pour fêter l’arrivée de la compagnie française.
Le comte donna sa parole, et demeura enfin pour quelques heures libre de ses mouvements.
Maintenant que la compagnie était arrivée à Guaymas, c’est-à-dire à la première étape des mines qu’elle devait exploiter, l’expédition était commencée sérieusement, les premiers obstacles franchis ; il ne s’agissait plus, dans la pensée du comte, que de laisser quelques jours de repos à ses compagnons, et ensuite de pousser résolûment en avant.
Profitant de la première impression causée par la vue des Français, le comte, sans perdre un instant, fit viser ses papiers, et obtint assez facilement ses passe-ports pour l’intérieur.
Quelques jours se passèrent ainsi ; les Français régnaient en maîtres à Guaymas, choyés et caressés