Page:Aimard - La Fièvre d’or, 1860.djvu/263

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
256
LA FIÈVRE D’OR.


XVII

GUAYMAS.

Les Mexicains ne sont que des enfants, enfants terribles, il est vrai, et sur lesquels il est impossible de compter, de n’importe quelle façon.

Leur déplorable conduite dans toutes les circonstances, depuis qu’ils sont parvenus à se constituer en nation indépendante, prouve qu’à moins d’un changement total dans leur caractère, il n’y a pas davantage à espérer d’eux dans l’avenir qu’ils n’ont fait dans le passé.

Curieux, changeant, poltron, téméraire, méfiant, cruel et superstitieux, tel est le Mexicain.

Que l’on ne croie pas que c’est par haine que nous parlons ainsi de ce peuple, au milieu duquel nous avons longtemps vécu ; non, au contraire, nous aimons les Mexicains, nous les plaignons, nous voudrions les voir enfin prendre au sérieux leur position de peuple libre et se conduire en hommes ; mais, nous le répétons, ce sont des enfants terribles, rageurs et mutins, dont il n’y a, nous le craignons sincèrement, rien de bon à tirer.

Une des manies de ce peuple est de chercher à attirer chez lui par les plus belles promesses, les offres les plus fallacieuses, les démonstrations les plus amicales, les étrangers qu’ils croient susceptibles à un titre quelconque de leur être utiles.

Ils reçoivent ces étrangers les bras ouverts, pleu-