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LA FIÈVRE D’OR.

n’en finirons pas, mon maître, et carai ! vous êtes trop fin limier pour ne pas avoir reconnu du premier coup à qui vous avez affaire ; répondez donc clairement sans plus tergiverser.

— Eh bien ! oui, fit don Antonio, subjugué malgré lui par l’accent de cet homme.

— Très-bien ; l’aimez-vous beaucoup ?

— Mais, passablement.

— Ce n’est pas assez.

— Eh bien ! beaucoup, puisque vous le voulez absolument.

— Permettez, cela m’est fort égal, ce n’est pas de moi qu’il s’agit ici, c’est seulement de vous.

— Bien, bien, je vous comprends.

— C’est heureux ; vous y avez mis le temps, savez-vous ?

— Voyons, de quoi s’agit-il ?

— Ah ! ah ! vous y arrivez donc enfin.

Don Antonio sourit.

— Dame ! je fais ce que vous désirez.

— C’est juste, nous n’aurons pas de chicane là-dessus.

— Bien, je vous écoute.

— Vous avez reçu ma lettre, puisque d’après vos propres paroles vous vous êtes conformé à mes instructions. Savez-vous pour quelle raison je vous ai assigné ce rendez-vous ?

— J’attends que vous me le disiez.

— C’est ce que je vais immédiatement faire. Vous savez parfaitement qu’il s’est formé à Mexico une société nommée : Atrevida.

— J’en ai entendu parler.

— Oui, d’autant plus que vous en faites partie.