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LA FIÈVRE D’OR.

— Parfaitement ; elle est solide.

— Bien ! Alors demain nous toucherons. Après avoir vendu le troupeau, je quittai San-José avec nos deux amis, ne sachant trop, je dois te l’avouer, comment me prceurer l’argent que je t’avais promis, et dont tu avais un si pressant besoin.

— Besoin que j’ai encore, observa Louis.

— D’accord, continua Valentin. Après avoir galopé pendant assez longtemps, sans trop savoir où nous allions, je résolus de m’ouvrir à mes compagnons et de leur demander conseil. Naturellement don Cornelio ne trouva rien ; il se contenta de râcler sa guitare d’un air mélancolique ; tu sais que c’est sa ressource dans les circonstances embarrassantes. Ainsi que moi, tu connais Curumilla depuis longtemps ; le digne chef ne parle que lorsqu’il y est contraint ; mais lorsqu’il ouvre la bouche, il parle d’or, et, cette fois, ce fut ce qui arriva réellement.

En disant cela, Valentin ne put s’empêcher de sourire. Louis se tourna vers le chef, auquel il tendit la main, celui-ci la serra avec une grimace de plaisir.

Le chasseur continua.

— D’après les renseignements que tu m’avais donnés, je connaissais à peu près la position de la mine dont tu t’es fait le cessionnaire. Curumilla m’offrit de nous y rendre. Nous serions bien malheureux si nous ne parvenions pas, nous qui connaissons si bien le désert, à dépister les Indiens et atteindre la mine, et une fois là, nous prendrions autant d’or natif qu’il nous en faudrait pour satisfaire les besoins de notre ami. Le conseil était bon, je résolus de le suivre.