XIV
LE RETOUR DE VALENTIN.
Ainsi que nous l’avons dit plus haut, en entendant frapper à la porte de la maison dans laquelle il se trouvait, le comte s’était redressé.
— Qui peut venir à cette heure ? murmura-t-il ; je n’attends personne.
Et il se dirigea vers la porte, qu’il ouvrit.
Deux hommes entrèrent, enveloppés dans les larges plis de leurs manteaux ; l’obscurité qui régnait dans la chambre empêchait don Luis de distinguer leurs traits, à demi cachés, du reste, par les ailes de leurs sombreros en poil de vigogne.
— Bonsoir, messieurs, leur dit-il ; qui êtes-vous et que me voulez-vous ?
— Oh ! oh ! répondit un des nouveaux venus en riant, voilà, sur ma foi, une sèche réception.
Don Luis tressaillit au son de cette voix, qu’il reconnut aussitôt.
— Valentin ! s’écria-t-il avec émotion.
— Pardieu ! fit gaiement celui-ci en jetant son manteau, me croyais-tu mort, par hasard ?
— Et moi, señor don Luis, ne me reconnaissez-vous pas ? dit le second personnage en se débarrassant aussi de son manteau.
— Don Cornelio ! Mon ami, soyez le bien-venu.
— À la bonne heure ! reprit Valentin, nous com-