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LA FIÈVRE D’OR.

déjà nos nationaux se sont plaint de ne pas rencontrer auprès de lui la protection qu’il est de son devoir de leur accorder. Il paraît aussi que cet homme est d’une âpreté au gain dont rien n’approche.

— Pour ce qui est de cela, je ne m’en inquiète guère.

— Le reste ne doit pas vous inquiéter davantage : les Mexicains, en général, ne sont pas méchants ; ce sont des enfants, voilà tout. Vous aurez raison facilement de cet homme en lui parlant haut et ferme et en ne lui faisant aucune concession sur ce que vous croirez votre droit.

— Rapportez-vous en à moi du soin de lui tenir la dragée haute.

— Il n’y a pas autre chose à faire.

— Merci de ces précieux renseignements, dont croyez bien que je ferai mon profit en temps et lieu. Comment le nommez-vous, cet agent consulaire ?

— Don Antonio Mendez Pavo ; du reste, avant votre départ, je vous donnerai pour lui une lettre qui, j’en suis persuadé, vous évitera d’avoir avec cet homme de fâcheuses contestations.

— J’accepte avec grand plaisir.

— Maintenant, autre chose.

— Voyons.

— Vos enrôlements sont-ils terminés ?

— À peu près ; il ne me manque plus qu’une dizaine d’hommes tout au plus.

— Vous organisez votre expédition militairement.

— J’aurais voulu l’éviter, mais cela est impossible à cause des tribus indiennes au milieu desquelles il nous faudra passer, et avec lesquelles nous aurons sans doute maille à partir.