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LA FIÈVRE D’OR.

— Bon ! ce soir il sera en route pour l’hacienda.

— Quand comptez-vous partir ? señores.

— Aussitôt que nos affaires seront terminées ici, général ; nous avons hâte de rejoindre notre ami.

— Dans une heure, la lettre de change sera prête.

Valentin s’inclina.

— Seulement, continua le général, dites bien à don Luis que je me considère toujours comme son débiteur, et que s’il vient dans la Soñora quelque jour, je le lui prouverai.

— Peut-être y sera-t-il bientôt, répondit le chasseur en lançant un regard de côté à doña Angela, qui rougit.

— Je le désire. Maintenant, messieurs, disposez de moi ; si je puis vous être utile, souvenez-vous que je vous suis tout acquis.

— Recevez mes remercîments, général.

Après avoir échangé quelques paroles encore, ils se séparèrent.

En passant devant doña Angela, Valentin la salua respectueusement.

— Don Luis a toujours votre reliquaire, murmura-t-il si bas qu’elle devina ces paroles plutôt qu’elle ne les entendit.

— Merci, répondit-elle ; vous êtes bon.

— Elle aime Louis, se dit Valentin en retournant à son cuarto, accompagné par don Cornelio.

— Cet homme est un fou ! refuser de gagner cinq mille piastres, dit le général à don Isidro, dès qu’il fut seul avec lui.

— Peut-être, répondit celui-ci d’un air pensif ; je crois plutôt que c’est un ennemi.

Le général haussa les épaules avec dédain, et ne