placés à la tête du gouvernement comprirent davantage qu’elle seule pouvait les maintenir au pouvoir ou les renverser à son gré.
L’armée fit donc les révolutions afin que ses chefs devinssent puissants ; depuis le dernier alferez jusqu’au général de division, tous les officiers ne comptent que sur les troubles pour monter en grade : l’alferez pour devenir lieutenant, le colonel pour changer sa ceinture-écharpe rouge contre la verte du général de brigade, et le général de division pour se faire proclamer président de la république.
Aussi les pronunciamientos sont-ils continuels ; car tout officier fatigué d’un grade subalterne et qui aspire à un grade supérieur, se prononce, c’est-à-dire que, aidé par un noyau de mécontents comme lui, qui ne lui manque jamais, il se révolte, en refusant obéissance au gouvernement, et cela d’autant plus facilement que vainqueur ou vaincu, le grade qu’il s’est ainsi approprié finit toujours par lui rester.
La carrière militaire est donc un véritable steeple-chase.
Nous connaissons tel général mexicain dont, si nous le voulions, il nous serait facile ici d’écrire le nom en toutes lettres, qui est parvenu à la présidence de la république de pronunciamiento en pronunciamiento, sans avoir jamais vu le feu et sans connaître le premier mot de l’école de peloton, ignorance qui n’a rien que de fort ordinaire dans un pays où le moindre de nos sergents instructeurs en remontrerait aux généraux les plus renommés.
Don Sebastian avait jugé sa position avec le coup d’œil infaillible de l’ambitieux, et, brusquement ar-