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LA FIÈVRE D’OR.

entrevue avec le mayordomo que mon père s’est arrêté ici aujourd’hui.

— Oh ! mais c’est un hasard providentiel !

— N’est-ce pas ?

— En effet. Est-ce que le mayordomo est arrivé ?

— Pas encore ; nous ne l’attendons que demain. Je crois qu’une journée de retard ne vous causera pas un grand préjudice.

— Pas le moindre.

— Eh bien ! si vous y consentez, tandis que nous sommes ensemble, nous terminerons cette affaire ; c’est-à-dire, ajouta-t-elle en se reprenant, que vous me direz les prix, afin que j’en fasse part à mon père.

— Ah ! fit-il avec une certaine hésitation, malheureusement je ne puis vous rien dire à ce sujet.

— Comment cela ? n’êtes-vous donc pas propriétaire du troupeau ?

— Pardonnez-moi.

— Eh bien ! alors, interrompit-elle en le regardant fixement.

— C’est-à-dire que je n’en suis pas seul propriétaire.

— Vous avez des associés ?

— Oui, j’en ai un.

— Et cet associé ?

— Tenez, madame, je préfère être franc avec vous et vous dire nettement ce qui en est.

— Je vous écoute, caballero.

— Je suis propriétaire, sans l’être…

— Je ne vous comprends plus du tout.

— C’est cependant bien simple, vous allez voir.

— Je ne demande pas mieux.