les bras tomba tout à coup à deux pas de lui, mais cela si légèrement, que sa chute ne produisit pas le moindre bruit.
Au premier coup d’œil, Balle-Franche avait reconnu l’homme qui semblait ainsi tomber du ciel ; grâce à sa puissance sur lui-même, il ne témoigna rien de l’étonnement que lui causait cette apparition imprévue.
Le chasseur posa à terre la crosse de son rifle, et saluant poliment l’Indien :
— Drôle d’idée que vous avez, chef, lui dit-il en souriant, de vous promener ainsi sur les arbres à cette heure de nuit.
— L’Aigle-Volant guette les Apaches, répondit l’Indien avec un accent guttural ; mon frère ne s’attendait-il pas à me voir ?
— Dans la Prairie, il faut s’attendre à tout, chef ; je vous avoue que peu de rencontres me sont aussi agréables que la vôtre, en ce moment surtout.
— Mon frère est sur la piste des Antilopes ?
— Ma foi, je vous jure, chef, qu’il y a une heure je ne me croyais pas aussi près d’eux ; si je n’avais pas entendu vos coups de feu, il est probable qu’en ce moment je dormirais tranquille à mon campement.
— Oui, mon frère a entendu chanter le rifle d’un ami, et il est venu.
— Vous avez deviné juste, chef. Ah ça ! maintenant, mettez-moi au fait, car je ne sais rien, moi.
— Mon frère pâle n’a-t-il pas entendu le Loup-Rouge ?
— Parfaitement, il n’y a rien autre ?
— Hiet, l’Aigle-Volant a enlevé sa femme ; les Apaches l’ont poursuivi comme de lâches coyotes, et cette nuit ils l’ont surpris à son feu.
— Très-bien, l’Églantine est-elle en sûreté ?
— L’Églantine est une femme comanche, elle ignore la crainte.