— Je ne demande pas mieux ; pour en revenir à notre première conversation, je vous avoue que, moi aussi, je suis inquiet de Bon-Affût.
— Là ! vous le voyez bien.
— Oui, mais pour d’autres raisons que celles que vous avanciez.
— Dites-moi ces raisons.
— Oh ! mon Dieu ! elles sont toutes simples : Bon-Affût est un digne et brave chasseur, passé maître en fait de fourberies indiennes ; mais il n’a personne pour lui donner la réplique ; en cas de danger l’Aigle-Volant lui serait d’un mince secours ; s’il était découvert, le brave chef ne pourrait que se faire tuer auprès de lui, et il n’y manquerait pas, j’en suis convaincu.
— Et moi aussi ; mais à quoi cela les avancerait-il ? Comment, après cette catastrophe, parviendrions-nous à sauver les jeunes filles ?
Balle-Franche hocha la tête.
— Oui, dit-il, voilà où est la difficulté ; c’est justement là le nœud de l’affaire. Malheureusement, il est bien difficile de remédier à cette éventualité, qui, je l’espère, ne se présentera pas.
— Il faut le croire ; mais, si cela arrivait, que ferions-nous ?
— Ce que nous ferions ?
— Oui !
— Hum ! vous m’adressez-là don Miguel, une question à laquelle il ne m’est guère facile de répondre.
— Enfin, supposez que cela soit ; il faudrait cependant trouver un moyen de sortir de la fausse position dans laquelle nous nous trouverions.
— Cela est certain, il le faudrait indubitablement.
— Alors ?
— Alors, ma foi ! je ne sais pas ce que je ferais. Voilà,