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L’ÉCLAIREUR.

Bon-Affût le suivit quelque temps des yeux, puis il rentra dans le temple, dont il ferma cette fois soigneusement la porte derrière lui.

Au moment où le chasseur disparaissait dans le temple, le cri du hibou s’élevait dans l’air, annonçant que le soleil n’allait pas tarder à paraître.



XXXVII.

Complications.

Pendant qu’avaient lieu à Quiepaa-Tani les événements que nous avons rapportés, au camp des gambucinos il s’en passait d’autres que nous allons raconter.

Don Miguel, après s’être séparé de Bon-Affût sur la lisière de la forêt, avait regagné tout pensif l’endroit où ses compagnons l’attendaient.

Il était évident que le hardi aventurier, mécontent intérieurement de la tournure qu’avaient prise les choses, méditait quelque projet désespéré pour se rapprocher des jeunes filles.

Il avait passé plusieurs heures étendu au sommet du monticule isolé qui dominait toute la campagne et dont nous avons parlé précédemment, et de là il avait étudié avec soin la position de la ville.

Il était évident que ce jeune homme, au caractère ardent, aux passions fougueuses, ne consentait qu’à contrecœur à jouer le second rôle dans une expédition dans laquelle jusque-là il avait constamment tenu le premier ; sa fierté se révoltait d’être obligé de s’astreindre à obéir à un autre, bien que cet homme fût son ami dévoué et qu’il pût compter sur lui comme sur soi-même.