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L’ÉCLAIREUR.

l’amantzin, qu’il me permette de passer cette nuit en prière dans le temple du Soleil.

Les Indiens échangèrent entre eux un regard d’admiration.

— Qu’il soit fait selon la volonté de mon père, répondît le grand-prêtre en s’inclinant ; ses désirs sont pour nous des ordres.

— Surtout, reprit le chasseur, que jusqu’à demain personne n’approche des filles des visages pâles ; alors peut-être le Wacondah exaucera mes prières en m’indiquant les remèdes dont je dois me servir.

Le grand-prêtre s’inclina en signe d’assentiment.

— Il sera fait ainsi, dit-il ; que mon père me suive, je le conduirai au temple.

— Non, répondit Bon-Affût, cela ne se peut pas, je dois entrer seul dans le sanctuaire ; que mon père me dise la façon d’ouvrir la porte.

L’amantzin obéit et lui expliqua de quelle manière les barres et les verrous qui fermaient le temple étaient disposés et comment il fallait s’y prendre pour les enlever.

— Bon, fit le chasseur : demain à l’endit-ha — au lever du soleil, — je ferai connaître à mon père la volonté du Wacondah et s’il nous reste espoir de sauver les malades.

— J’attendrai, mon fils, dit le vieillard.

Les deux Indiens s’inclinèrent respectueusement devant le médecin et se retirèrent ensemble. Le chasseur fut étonné de les voir partir ainsi, il se demanda où ils pouvait aller à pareille heure. Cependant la sortie des Indiens en ce moment n’était que la conséquence des confidences faites par Bon-Affût à Atoyac ; le grand-prêtre et le chef se rendaient en toute hâte auprès du principal sachem de la ville, afin de lui faire part de ce qu’ils avaient appris sur les intentions supposées du Loup-Rouge et d’Addick.

Nous reviendrons ici sur ce que nous avons dit déjà au