Page:Aimard - L’Éclaireur, 1860.djvu/354

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
344
L’ÉCLAIREUR.

— Mes frères prendront le pulque de l’arrivée, continua le Pigeon ; la route est longue et poudreuse, et les rayons du soleil sont ardents.

— Le pulque désaltère la bouche aride des voyageurs, répondit Bon-Affût pour lui et ses compagnons.

La présentation était faite.

Les esclaves approchèrent des butaccas sur lesquelles les voyageurs s’étendirent ; des pots en terre rouge, assez semblables aux alcaforas espagnoles, remplis de pulque, furent apportés, et la liqueur, versée par la maîtresse de la maison elle-même dans des vases de corne, fut présentée par elle aux étrangers avec cette charmante et attentive hospitalité dont les Indiens seuls possèdent le secret.



XXXII.

Premiers pas à travers la ville.

Tout en feignant d’être absorbé par le soin de répondre aux politesses empressées de son hôte, le Canadien examinait attentivement l’intérieur de la maison dans laquelle il se trouvait, afin de se former une idée des autres habitations de la ville ; car il supposait, à juste titre, que dans toutes la distribution devait être à peu près semblable.

La pièce dans laquelle Atoyac avait reçu ses hôtes était une assez grande chambre carrée, dont les murs blanchis à la chaux étaient ornés de chevelures humaines et d’une rangée d’armes tenues dans un état de propreté excessive.

Des peaux de jaguars et de ocelotl[1] des zarapès et des

  1. Tigre de la petite espèce dont le nom a été conservé en français avec une légère différence.