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L’ÉCLAIREUR.

Ceux-ci le suivirent silencieusement, atterrés et épouvantés de la scène dont ils avaient été les témoins. Une heure plus tard, ils rejoignirent Balle-Franche à son campement.

Au lever du soleil, l’Aigle-Volant s’approcha de Bon-Affût et lui toucha légèrement l’épaule du doigt.

— Que voulez-vous ? demanda le chasseur en s’éveillant.

— Le sachem va au-devant de l’Églantine, répondit simplement le chef.

Et il s’éloigna.

— Il y a cependant quelque chose dans ces rudes natures, murmura le chasseur en le suivant du regard.



XXXI.

Le Tlacateotzin[1].

Deux heures après le lever du soleil, l’Aigle-Volant était de retour au camp ; l’Églantine l’accompagnait.

Le conseil fut immédiatement réuni, afin d’apprendre les nouvelles.

La jeune Indienne ne savait pas grand chose. Tout se résumait à ceci :

Les deux Mexicaines étaient encore dans la ville. Addick était absent, maison l’attendait d’un moment à l’autre.

Ces nouvelles, si brèves qu’elles fussent, étaient bonnes cependant ; car, bien que les détails manquassent, les chasseurs savaient que leurs ennemis n’avaient pas encore

  1. Littéralement homme-dieu. De tlacatl, homme, et teotl, dieu, nom donné par certaines tribus comanches à ceux qui exercent l’art de guérir.