— L’Églantine n’a pas besoin de récompense pour rendre service à mes amis.
— Je le sais, chef ; mais vous ne me refuserez pas la satisfaction de lui donner cette légère marque de ma reconnaissance ?
— Mon frère est libre.
— Ah ça ! observa tout à coup Balle-Franche, par quel hasard vous êtes-vous présenté ce soir à notre campement ?
— Ne l’avez-vous pas compris ?
— Ma foi ! non, je vous l’avoue ; nous étions loin de vous soupçonner aussi près de nous.
— C’est vrai, dit don Miguel ; mais, maintenant que je sais où nous sommes, tout s’explique.
— Oui ; mais cela ne nous dit pas pourquoi le chef est venu nous trouver ici.
— Parce que, répondit l’Aigle-Volant, nous avons découvert vos traces par le travers de la piste que nous suivions.
— C’est juste, et vous avez voulu nous reconnaître ?
Le chef baissa affirmativement la tête.
— Nos amis se sont-ils arrêtés bien loin d’ici ?
— Non, répondit l’Indien ; maintenant je vais aller les rejoindre afin de leur apprendre quels sont les hommes que j’ai vus. Mon absence a été longue ; les visages pales s’inquiètent promptement. Je pars.
— Un instant encore, fit Balle-Franche. Puisque le hasard nous a réunis, peut-être vaudrait-il mieux ne plus nous séparer ; nous aurons peut-être avant peu besoin les uns des autres.
— En effet, qu’en pensez-vous, chef ? vaut-il mieux que ce soit nous qui vous accompagnions à votre camp ou préférez-vous nous rejoindre.
— Nous viendrons ici.