il imita le clapissement du coyote ; presque immédiatement le même cri s’éleva du milieu des palétuviers, et une légère pirogue faite d’écorce de bouleau, conduite par deux hommes, apparut sur la rive.
— Eh ! fit don Stefano d’une voix contenue, je désespérais de vous rencontrer !
— N’avez-vous donc pas entendu notre signal ? répondit un des individus de la pirogue.
— Serais-je venu sans cela ! Seulement il me semble que vous auriez pu vous avancer un peu au-devant de moi.
— Ce n’était pas possible.
— La pirogue s’engrava alors dans le sable ; les deux hommes sautèrent légèrement à terre, et en un instant ils eurent rejoint don Stefano. Tous deux portaient le costume et les armes des chasseurs de la Prairie.
— Hum ! reprit don Stefano, la route est longue du camp pour venir jusqu’ici, je crains que l’on s’aperçoive de mon absence.
— C’est un risque qu’il vous faut courir, répondit celui qui déjà avait parlé, homme de haute taille, à la figure ouverte, à la physionomie grave et sévère, et dont les cheveux blancs comme la neige tombaient en longues boucles sur les épaules.
— Enfin, puisque vous voilà, expliquons-nous et surtout soyons brefs, le temps est précieux. Qu’avez-vous fait depuis notre séparation ?
— Pas grand’chose : nous vous avons suivi de loin, voilà tout, prêts à vous venir en aide si besoin était.
— Merci ; pas de nouvelles ?
— Aucunes : qui aurait pu nous en donner ?
— C’est juste ; et votre ami Bon-Affut, l’avez-vous découvert ?
— Non.
— Cuerpo de Cristo ! ceci est contrariant, car si mes