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L’ÉCLAIREUR.

Amanani un complaisant auxiliaire, qui lui avait promis sur sa tête de veiller, avec une scrupuleuse attention, sur les prisonnières qu’il se chargeait de garder en dépôt.

Il est bon d’ajouter que Addick avait appris au grand-prêtre que celles qu’il lui confiait étaient filles d’un des plus puissants gentilhommes du Mexique, et qu’afin d’obliger celui-ci à accorder sa protection aux Indiens, il était résolu à prendre une d’elles pour épouse ; seulement, comme les deux filles lui plaisaient également, et que pour cette raison il lui avait été impossible jusqu’à ce moment de faire un choix entre elles, il s’abstint prudemment de désigner celle qu’il préférait ; il ajouta, afin de conquérir complètement les bonnes grâces de l’homme qu’il prenait pour complice, et dont l’avarice sordide lui était connue de longue date, qu’un magnifique présent le récompenserait largement de la tutelle qu’il le priait d’accepter.

Tranquille désormais sur le sort des jeunes filles, et la première partie du plan qu’il avait formé ayant complètement réussi, Addick se mit en mesure de faire réussir de même la seconde ; il prit en conséquence assez lestement congé de celles qu’il avait jurer de protéger et qu’il trahissait indignement, et remontant à cheval, il sortit de la ville et se dirigea en toute hâte vers le gué del Rubio où il savait rencontrer don Miguel.



XXV.

Un Trio de coquins.


Laissons Addick tout à ses plans de trahison s’éloigner au galop de Quiepaa-Tani, et occupons-nous un peu des deux jeunes filles qu’il avait, avant son départ, confiées au Amanani.