— Qu’entendez-vous par ces paroles ? reprit don Stefano d’un ton hautain.
— J’entends qu’à chacune de mes questions vous avez répondu par un mensonge, dit nettement et sèchement don Miguel.
Don Stefano fronça le sourcil, son œil fauve lança un éclair fulgurant.
— Caballero ! s’écria-t-il, une telle insulte…
— Ce n’est pas une insulte, continua l’aventurier toujours impassible, c’est la vérité, et vous le savez aussi bien que moi.
— Je serais curieux de savoir ce que cela signifie, essaya de dire le Mexicain.
Don Miguel le regarda fixement.
Malgré lui, don Stefano baissa les yeux.
— Je vais vous satisfaire, dit l’aventurier.
— J’écoute.
— À ma première question, vous avez répondu que votre nom était don Stefano Cohecho ?
— Eh bien ?
— C’est faux, vous vous nommez don Estevan de Real del Monte.
Un frémissement imperceptible agita le corps de l’accusé.
Don Miguel continua :
— À ma deuxième question, vous avez répondu que vous étiez né à Mazatlan en 1808 ; c’est faux, vous êtes né à Guanajuato en 1805.
L’aventurier attendit un moment pour donner à celui qu’il interpellait ainsi le temps de répondre ; don Estevan, auquel nous conserverons désormais son nom véritable, ne jugea pas convenable de le faire ; il demeura froid et sombre.
Don Miguel sourit avec mépris et ajouta :