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L’ÉCLAIREUR.

pas fait attendre, ils ont déjà établi leur camp au bord de la rivière.

En effet, un camp de chasseurs se voyait à peu de distance, appuyé d’un côté sur la rivière, de l’autre sur la forêt, et présentant une enceinte parfaitement fortifiée avec des ballots et des troncs d’arbres entrelacés, la face tournée vers la prairie.

Les deux chasseurs se firent reconnaître par les sentinelles et pénétrèrent sans difficulté dans l’intérieur.

Don Miguel Ortega était absent, les gambucinos l’attendaient d’un moment à l’autre. Les chasseurs mirent pied à terre, entravèrent leurs chevaux et s’assirent tranquillement auprès du feu.

Don Stefano Cohecho avait quitté, ainsi qu’il l’avait annoncé la veille, les gambucinos au point du jour.



X.

Nouveaux personnages.


Pour l’intelligence des faits qui vont suivre, nous allons usant de notre privilège de conteur, rétrograder d’une quinzaine de jours, afin de faire assister le lecteur à une scène qui se lie intimement aux événements les plus importants de cette histoire, et qui se passait à quelques centaines de milles au plus de l’endroit où le hasard avait rassemblé nos principaux personnages.

La Cordillère des Andes, cette immense arête du continent américain, que sous différents noms elle traverse dans toute sa longueur, du nord au sud, a divers sommets qui forment des llanos immense, sur lesquels vivent des populations entières à une hauteur où cesse en Europe toute végétation.

Après avoir traversé le presidio de Tubac, sentinelle perdue de la civilisation sur l’extrême limite du désert, et