plus est des civicos, c’est-à-dire des hommes payés et enrégimentés par les hacienderos pour faire la chasse aux Indiens. Tu vois comment ils s’acquittent honorablement die leur emploi ; mais cela ne doit pas t’étonner, tu connais assez bien les mœurs de ce pays pour trouver cela tout naturel, je n’en doute pas.
Louis s’était arrêté tout pensif.
— Ce que tu me dis là me confond, murmura-t-il.
— Pourquoi donc ? reprit insoucieusement le chasseur, cela est simple, au contraire ; mais il ne s’agit pas des cavaliers, ceux-là sont hors de cause, quant à présent.
— Certes, je leur dois, au contraire, des remerciments.
— Ils t’en dispensent, et moi aussi ; occupons-nous seulement des hommes qui sont là.
— Ainsi, tu es sûr que parmi eux se trouvent des blancs ?
— Très-sûr.
— Mais comment les reconnaître ?
— Curumilla s’en chargera.
— Ce que tu me dis est étrange ; dans quel but ces gens se sont-ils ligués avec nos ennemis ?
— C’est ce que nous saurons bientôt.
Ils reprirent leur marche et arrivèrent auprès du groupe.
Valentin fit un signe à Curumilla. Le chef s’approcha alors des Indiens, et commença à les examiner attentivement l’un après l’autre, tandis que le comte et le chasseur le suivaient du regard avec intérêt.
Le chef araucan était froid et sombre comme