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bliaient déjà toute rancune avec cette versatilité et cette insouciance innée en eux ; ils riaient et causaient gaiement entre eux.

Valentin et Curumilla avaient rejoint le comte.

— Quelle est ton intention ? demanda le chasseur.

— Ne l’as-tu pas devinée ? répondit Louis, je leur fais grâce.

— À tous ?

— Pardieu ! s’écria-t-il avec étonnement.

— Ainsi, tu leur pardonnes ?

— Oui, et je leur rends la liberté.

— Hum ! fit le chasseur.

— Verrais-tu quelque empêchement à cela ?

— Peut-être.

— Explique-toi.

— Que tu pardonnes aux Indiens, rien de mieux, cela peut produire bon effet parmi les tribus, d’autant plus que les Peaux-Rouges ont une excellente mémoire et qu’ils se souviendront longtemps de la leçon sévère qu’ils ont reçue cette nuit.

— Eh bien ?

— Mais, continua le chasseur, tous ces hommes ne sont pas des Indiens ?

— Que veux-tu dire ?

— Qu’il se trouve parmi eux des Mexicains déguisés.

— Tu es certain de cela ?

— Oui. D’autant plus que j’ai été averti par l’homme qui commande les cavaliers avec le secours desquels je t’ai donné un si bon coup de main.

— Mais ces cavaliers ne sont-ils pas des Apaches ?

— Erreur, cher ami ; ce sont des blancs, et qui