juré de les ramener au bord de la mer, et qu’il te faut tenir ton serment.
— Je mourrai avec eux. Que peuvent-ils exiger davantage ?
— Que tu les sauves ! répondit sévèrement le chasseur.
— C’est mon désir le plus vif.
— Ta position est belle, tu n’es pas ici aussi seul que tu le supposes.
— Comment cela ?
— N’as-tu pas la colonie française de Guetzalli, fondée par le comte de Lhorailles ?
— Oui, répondit tristement Louis ; mais le comte est mort.
— En effet ; mais la colonie existe, elle prospère : tu trouveras là cinquante ou soixante hommes résolus qui ne demanderont pas mieux, quand ce ne serait que par esprit d’aventure, que de se joindre à toi.
— Cinquante hommes, c’est bien peu.
— Allons donc ! contre des Mexicains, c’est plus qu’il n’en faut. Fais autre chose encore : prépare une insurrection des peuplades à demi sauvages, dont les alcades gémissent en secret sur leur position secondaire et l’espèce de vassalité dans laquelle le gouvernement mexicain les courbe malgré eux.
— Oh ! oh ! fit Louis, c’est une idée, cela ; mais quel est l’homme qui se chargera de parcourir ces peuplades et de s’aboucher avec les alcades des pueblos ?
— Moi, si tu le veux.
— Je n’osais te le demander ; merci. Moi, de mon côté, je préparerai tout afin de débuter par un