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— Je vous ferai observer, général, que nous ne sommes plus qu’à quelques lieues des mines, et que l’alternative dans laquelle je suis placé est des plus pénibles pour moi, surtout après les réponses évasives qui ont constamment été faites à moi et aux personnes que j’ai envoyées avec mes pleins pouvoirs, pour traiter personnellement avec les autorités du pays.

— C’est vrai, je comprends cela ; le colonel Florès, que vous m’avez adressé il y a quelques jours, a dû vous dire combien je suis peiné de tout ce qui arrive ; j’y perds autant que vous. Malheureusement, vous le comprenez, n’est-ce pas, mon cher comte, bon gré, mal gré, je suis contraint d’obéir.

— Je comprends parfaitement, répondit Louis avec ironie, combien vous devez souffrir.

— Hélas ! fit le général, plus embarrassé que jamais, et qui commençait à regretter intérieurement de ne pas s’être fait accompagner de forces plus considérables.

— Or, comme il est inutile de prolonger indéfiniment cette position, qui vous est si cruelle, expliquez-vous sans plus de circonlocutions, je vous en prie.

— Hum ! songez que je ne suis nullement responsable.

Le fait est que le général avait peur.

— Allez, allez !

— Voici ces propositions : il vous est enjoint…

— Oh ! oh ! l’expression est dure, observa Louis.

Le général haussa les épaules en semblant dire qu’il n’était pour rien dans cette rédaction.