quelqu’un en particulier ? Il n’en veut qu’à la richesse. Quels sont tes hommes ?
— Des civicos, de véritables bandits, vrai gibier de potence. Mon cher, ils feront des miracles.
— Comment, des civicos ! l’idée est impayable ; eux que les hacienderos payent et soutiennent dans le but de combattre les Peaux-Rouges.
— Mon Dieu ! oui, ainsi va le monde ; cette fois ils combattront auprès des Peaux-Ronges contre les blancs ; l’idée est originale, n’est-ce pas ? d’autant plus que, pour cette affaire, ils seront naturellement déguisés en Indiens.
— De mieux en mieux ! Et le chef, combien a-t-il de guerriers avec lui ?
— Je ne sais pas ; il te le dira lui-même.
Le chef était demeuré sombre et silencieux pendant cet entretien.
Le colonel se tourna vers lui en lui adressant un regard interrogateur.
— Mizcoatzin est un chef puissant, dit le Peau-Rouge de sa voix gutturale ; deux cents guerriers apaches suivent sa plume de guerre.
El Garrucholo fit une moue significative.
— Allons ! reprit-il, je maintiens ce que je disais.
— Quoi ?
— Vous recevrez une effroyable frottée.
El Buitre réprima avec peine un mouvement de mauvaise humeur.
— Assez, dit-il ; tu ne connais pas les Indiens. Ce chef est un des plus braves sachems de sa tribu ; sa réputation est immense dans les prairies ; les guerriers placés sous ses ordres sont tous des hommes d’élite.