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— Tu le vois, ajouta-t-il en terminant, la situation se tend de plus en plus, c’est la guerre qu’ils veulent.

— Oui, c’est la guerre ; mais tant qu’il me restera le plus faible espoir, sois convaincu, frère, que je ne leur donnerai pas la satisiaction de leur fournir le prétexte d’une rupture.

— Il faut jouer plus serré que jamais, frère ! Du reste, je me trompe fort, ou avant peu nous saurons à quoi nous en tenir.

— C’est aussi mon avis.

En ce moment, don Cornelio parut suivi de Curumilla.

— Permettez, dit-il au chasseur, je désirerais que vous me missiez d’accord avec le chef, qui s’obstine à me dire que nous sommes en ce moment surveillés de près par une embuscade indienne.

— Hein ? fit Valentin en fronçant le sourcil, que dites-vous donc, don Cornelio ?

— Voilà ; en me promenant aux environs de la Mission avec le chef, j’ai ramassé ceci :

— Voyons, dit Valentin.

Don Cornelio lui remit un mocksens, que le chasseur examina attentivement pendant quelques minutes.

— Hum ! fit-il, ceci est sérieux. Où avez-vous trouvé cela ?

— Sur la plage.

— Que pensez-vous de cela, chef ? dit Valentin en se tournant vers l’Araucan.

— Le mocksens est neuf, il a été perdu. Curumilla a vu des traces nombreuses.

— Écoutez, dit vivement don Luis, ne parlez à