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tendant à faire obtenir aux Français une capitulation écrite ; il se borna à donner sa parole d’honneur d’officier général que si les armes lui étaient immédiatement remises, grâce de la vie serait faite à tous les révoltés.

Don Antonio fut contraint d’en passer par ce que voulait le général, les armes furent rendues, les Français faits prisonniers de guerre et écroués.

Aussitôt que la nuit fut tombée, le colonel Suarez, accompagné par quatre autres officiers, se présenta chez don Antonio Pavo réclamant au nom du général Guerrero, que le comte de Prébois-Crancé lui fût immédiatement livré.

Don Antonio s’empressa d’obéir en intimant au comte l’ordre de sortir de chez lui.

Celui-ci, sans lui répondre, se contenta de lui lancer un regard de souverain mépris et se rendit au colonel.

Un quart d’heure plus tard, il était écroué seul et mis au secret.

De tous les combattants, deux seulement avaient échappé, Valentin et Curumilla, et ce n’avait été que sur l’ordre péremptoire du comte.

Nous le répétons ici : bien que les noms soient changés, et que certains faits aient été exprès, et à cause de certaines convenances, dénaturés, ce n’est pas un roman que nous écrivons, c’est l’histoire d’un homme dont le noble caractère doit être cher à tous ses compatriotes ; il y a donc certaines choses que nous ne pouvons pas et que nous ne devons point passer sous silence, bien que souvent dans le cours de ce long récit nous ayons adouci certains faits